Accueil Sport Joueurs talentueux qui ont raté leurs carrières : Derrière tout grand homme, il y a…

Joueurs talentueux qui ont raté leurs carrières : Derrière tout grand homme, il y a…

Youssef msakni

La Presse — Oui, on dit que « derrière tout grand homme il y a une femme ». Si cette remarque ou constatation s’est presque toujours vérifiée exacte, c’est que c’est vrai.

Au niveau du sport, domaine qui nous intéresse particulièrement, nous sommes au regret de soutenir que ce n’est pas toujours vrai. En effet, à suivre le cheminement de carrière du jeune Maroco-Espagnol Lamine Yamal, nous ne pouvons que douter que cet élément qui possède un talent fou, hors du commun, ira loin.

Son entourage semble incapable de le tenir en main et ses frasques se multiplient. De semaine en semaine, il y a du nouveau. D’ailleurs, si la presse espagnole réputée pour sa violence envers ceux qui dévient du droit chemin le ménage, c’est parce qu’il joue d’abord à Barcelone, un grand parmi les grands, et surtout qu’il est encore… utile.

Au vu de ce comportement exceptionnel pour des éléments de cette envergure, cela ne durera pas longtemps.

Mais cela nous rappelle que, de par le monde, il y a ce genre d’artistes qui ont en fin de compte raté leur carrière. Attention, par « carrière », nous entendons celles que vivent ou ont vécues des joueurs tels que Zidane, Kopa, Platini ou ceux qui sont encore en piste comme Messi, Ronaldo, Benzema, etc.

Qu’en est-il chez nous ? Nous avons vu défiler des noms qui étaient tout simplement prédestinés à une belle carrière. Au vol, nous citerons, Msakni, Srarfi, Naguez, Ferjani Sassi, etc. Ces éléments possèdent un talent fou. Ils ont choisi, nous, ne savons pas de leur  propre chef ou s’ils ont été conseillés, d’aller monnayer leurs talents dans des pays du Golfe ou autres pays arabes. Un choix qui leur a certainement permis d’assurer une retraite paisible, mais dans quelques années,  leurs noms tomberont dans l’oubli.

C’est cet aspect de la question qui nous intéresse, car, en fin de compte, il s’agit de leur carrière et leur choix est tout ce qu’il y a de plus respectable. Nous aurions aimé, en tant que Tunisiens, avoir dans cette liste des joueurs que l’on ne pourra jamais oublier quelques-uns des nôtres.

Et c’est la raison pour laquelle il est important que ces éléments d’exception saisissent  consciemment l’importance de leurs choix, qu’ils soient accompagnés dans leur carrière par des personnes qui sont capables de les encadrer au sens propre du mot.

Le père, la mère, un parent proche ou même un dirigeant, nanti de cette sensibilité qui   permet de se projeter vers l’avenir.

L’exemple de Boujemâa Kmiti

Cela nous rappelle qu’il y a quand même des hommes qui savent se prendre en main et décider. Le premier joueur tunisien à évoluer professionnellement en Europe fut Boujemaâ Kmiti (décédé en 1956), avec l’équipe française de Nice. Il débuta sa carrière à l’Olympique Béja, puis rejoignit en 1933 l’Amal Sportive de Tunis, puis le Club Africain, avant de rejoindre le Club Tunisien (aujourd’hui le Club Sportif Sfaxien), où il brilla et attira l’attention des équipes européennes.

Lors de la saison 1936/1937, il s’installa à Nice, où il brilla et réalisa une saison exceptionnelle. Il fut recruté par Saint-Etienne, alors la meilleure équipe de France, pour rejoindre l’un des joueurs les plus en vue au monde, Zamora.

Il joua deux saisons avec Saint-Etienne, puis partit pour Colmar, mais la Seconde Guerre mondiale le contraignit à retourner en Tunisie et à jouer à nouveau avec l’Olympique Béja. Après la fin de la guerre, le président de Colmar vint personnellement à Béja et parvient à le convaincre  de revenir dans l’équipe, où il accepta l’offre, mais il fut atteint d’une maladie pulmonaire qui le confina au lit jusqu’à sa mort en France.

Le stade de Béja porte son nom et ce n’est que justice. Il y a eu, par exemple, Mokhtar Ben Nacef, Zoubeir Beya et Adel Sellimi qui ont entamé une carrière réellement professionnelle en Europe. De l’argent ? Nous ne pouvons pas dire que ceux qui ont choisi de faire une belle carrière meurent de faim. Ce sont des vedettes à part entière qui, une fois à la retraite, deviennent des hommes d’affaires réputés et actifs. Le sport mène à tout… à condition de faire le bon choix.

Il y a des occasions et des conjonctures qui se présentent, mais l’essentiel est bien de pouvoir s’en sortir. A la merci d’une malencontreuse blessure qui pourrait tout faire basculer, ces jeunes demeurent des hommes en sursis jusqu’au bout.

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